Jean Bardou (1799-1852) Industriel perpignanais du XIXe siècle.
Il est à l'instar des Puig ou des Patrouix, l'une de ces familles parties de rien (nés dans un milieu très modeste), et enrichies par le commerce, l'hôtellerie et l'industrie.
Jean Bardou est né à Ille-sur-Têt d’une famille provenant de Haute-Garonne. Il devient fabricant de papier de fantaisie. Il dépose en 1849 un brevet d’invention pour un papier à cigarette dit « papier JOB » (c’est-à-dire les initiales J.B avec un point intercalaire devenu la lettre O).
Son fils Pierre Bardou (1826-1892) Industriel perpignanais du XIXe siècle.
Considérablement enrichi par cette activité, il fera vraiment de cette production l'une des plus importantes des Pyrénées-Orientales, et fera de sa famille l'une des plus fortunées du Roussillon.
Pierre Bardou donnera son ampleur à la marque de papier à cigarettes JOB créée par son père. La protection juridique du dépôt de brevet, en le garantissant de la concurrence, a eu pour effet d’enrichir considérablement la descendance de Jean Bardou. Son développement se poursuit de nos jours dans la multinationale «Républic technologie France».
Par ailleurs, Pierre Bardou sera un bâtisseur : il commandera une série de châteaux à l'architecte d'origine danoise Viggo Dorph Petersen.
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D'un siècle à l'autre, VIGGO-DORPH-PETERSEN a marqué le Roussillon de son sceau d'architecte.
On doit à ce danois quelques unes des plus belles demeures bourgeoises de la fin du XIX siècle et du début du XX.
De châteaux aux allures de ceux de Bavière sous le règne de Louis II, décors pour illustrer les contes de Perraut, il fut la coqueluche de la top society catalane.
Né au Danemark en 1851 d'une famille nombreuse diplômé de l'école des Beaux Arts de Copenhague, PETERSEN est venu en France à l'âge de 28 ans.
Étudiant aux Beaux Arts à Paris, sa rencontre avec Léon BAILLE fut déterminante pour son avenir. Sur ses conseils, il << descend >> en Roussillon.
Sa femme n'est-elle pas du Sud-Ouest, de Castres plus précisément ? Il participe à la construction d'un hôtel à Vernet les Bains. Sa réputation s'établit et l'embellie économique de l'époque l'installe définitivement à Perpignan.
Ses premiers travaux furent la construction d'une maison de campagne, à l'allure châtelaine, pour la famille LAZERME.
Son talent est alors apprécié des grandes familles catalanes.
Pierre BARDOU, que le papier à cigarettes JOB couvra d'or, lui commanda ses châteaux. Pour son fils Justin, il lui fit construire le château d'AUBIRY ;
pour sa fille Camille, mariée à Charles DUCUP de Saint Paul, le château qui porte le nom de son mari, et pour Jeanne, Mme PAMS, le château de VALMY.
Pour ne pas être en reste, les SAUVY voulurent clochetons et tonnelles sur la presqu'île de l'Esparrou à Canet.
Quatre châteaux, oeuvres d'une patine baroque, mélange d'un style classicisme bourgeois et art nouveau qui sont les oeuvres majeures de cet architecte danois qui épousa en secondes noces une catalane Jeanne BRIA.
Mais si ces châteaux de rêves sont ses pièces maîtresses, on ne saurait oublier ses autres réalisations toutes aussi prestigieuses :
la villa Jeanne d'Arc à Céret ( les Feuillants ),
la villa Camille à Banyuls sur mer,
l'hôtel Drancourt à Perpignan,
la villa des Tilleuls ( Musée Puig ),
l'immeuble François Gibrat à l'avenue des Palmiers ( école Maso ),
le temple protestant de Collioure,
l'immeuble Pams - Bouvier sur le quai Vauban,
la villa Villeclare à Palau del Vidre
et bien d'autres constructions.
Toutes ces réalisations ont le coup de griffe PETERSEN et l'inventaire n'est pas clos.
Son cabinet était situé au l, rue Traverse Vauban et était un lieu culte pour ses nombreux élevés, et bien de jeunes architectes ont ainsi acquis leurs lettres de noblesse auprès du maître : MONTES, MERCADER et BERTHIER entre autres.
PETERSEN s'est éteint dans son appartement perpignanais le 23 juillet 1937 et il est enterré au cimetière de la Rochefoucauld en Charentes au côté de sa première femme.
Il nous reste aujourd'hui tout son impressionnant héritage et une de nos plus belles pages de notre patrimoine contemporain.
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Sainte-Marguerite (château d'Aubiry)
Sujet: 13. n°9787 - La ciste de La Belle Epoque 
